Si vous avez déjà regardé une étape venteuse du Tour de France, vous avez peut-être déjà entendu les commentaires s’exclamer “Attention au coup de bordure”. À ce moment précis, le peloton se disloque, certains coureurs se retrouvent piégés, et des écarts conséquents peuvent se créer sur le plat, alors que rien ne laissait présager pareille bataille. Mais alors qu’est-ce qu’une bordure en cyclisme ? Comment la mettre en course ? Comment l’éviter ? Dans cet article on vous explique tout, de la mécanique aérodynamique à la stratégie de course, pour que les bordures n’aient plus aucun secret pour vous.
Qu’est-ce qu’une bordure en cyclisme ?
En cyclisme, une bordure est un phénomène aérodynamique qui se produit au sein d’un peloton cycliste lorsque le vent latéral souffle fort. Lorsque le vent est de face ou ne souffle pas, il est simple de rester dans la roue du coureur qui nous précède (l’abri réduit le coût énergétique de près de 30%). En revanche, quand le vent est de côté, l’abri est décalé, en diagonale et ne concerne que peu de coureurs. Pour rouler à la même vitesse, les cyclistes dans la roue doivent donc produire autant d’énergie que les coureurs qui les précèdent.
Les 4 coureurs de gauche ne sont plus abrités, ils sont dans « la bordure »
Les cyclistes s’alignent alors en diagonale (on parle d’éventail), ceux qui ne sont pas assez bien placés sont “dans la bordure”, sur le bord de la route, et ne peuvent plus profiter de l’abri.
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Comment se forme une bordure en course ?
Pour qu’une bordure se forme en course de vélo, il faut que plusieurs conditions soient réunies :
1. Un vent latéral suffisamment fort (supérieur à 20 km/h et d’une orientation côté ou 3/4 dos). Si le vent est fort mais de face, il rendra la course plus facile. L’orientation par rapport au parcours est donc primordiale.
2. Une route exposée. Un terrain plat ou vallonné, avec peu de changement de direction et sans végétation qui pourraient couper le vent. L’idéal est une route plate au milieu des champs.
3. Une équipe organisée qui accélère volontairement pour créer des cassures.
Généralement, les portions propices aux bordures sont étudiées en amont par le staff des équipes. Les coureurs savent donc précisément où se placer et quand s’organiser pour accélérer et former un éventail. Une fois les cassures provoquées, certains coureurs peuvent être piégés à l’arrière, provoquant des écarts conséquents. Ces étapes sont souvent spectaculaires et rentrent dans la légende des courses (comme l’étape Marseille – La Grande-Motte du Tour de France 2009 par exemple).
Une bordure lors du Tour de France 2025
Comment éviter de se faire piéger dans une bordure en course ?
Si vous êtes compétiteur, vous voulez certainement éviter de vous retrouver dans cette situation embarrassante : être en serre-file lors d’une bordure. Rassurez-vous, avec un peu d’expérience et quelques astuces, on peut éviter de se faire piéger dans une bordure en cyclisme.
En premier lieu, le placement au sein du peloton est primordial. Durant une course venteuse, il est parfois difficile de rester placé 100% du temps dans les 20 premières positions d’un peloton. Les places sont chères et ce placement est assez couteux, aussi bien nerveusement que physiquement. Repérez donc le parcours pour identifier les zones à risque, et replacez-vous en anticipant ces portions.
Si vous commencez à ressentir de l’agitation autour de vous, alors il est temps de serrer vos chaussures et de vous préparer pour une phase de course intense. Placez-vous du côté opposé au vent afin d’être protégé lorsque le peloton va “s’échelonner”. Si le vent vient de la droite, placez-vous à gauche de la roue arrière du coureur qui vous précède. Remontez au niveau du pédalier pour être le mieux protégé possible. Restez vigilant aux cassures devant vous pour éviter de vous faire surprendre.