L’étape du Tour est pour beaucoup LE moment phare de leur saison. C’est aussi un événement unique en son genre, tant par son ambiance que par son organisation. Cette année, les cyclosportifs devaient relier Annecy au Grand Bornand en passant par les cols de la Croix-Fry, des Glières, de Romme et de la Colombière. Au total cela représente une épreuve de 170 km avec 4000 m de D+ … Du costaud donc !
Mon étape du tour
A l’origine, l’étape du Tour 2018 n’était pas dans les plans. J’avais hésité au moment de l’ouverture des inscriptions et avait laissé tomber. La cyclosportive se déroulait le dimanche 8 Juillet et comme je ne devais pas y participer, j’avais pris part à une course en circuit le vendredi soir. Le lendemain à 14 h (le samedi), un ami m’appelle et m’annonce qu’il a un dossard pour l’etape du tour qui venait de se libérer. Ni une, ni deux j’e prépare mes affaires et rejoins mon ami pour faire voiture commune.
Cela tombait finalement plutôt bien puisque je venais de passer 1 semaine à la montagne à accumuler le dénivelé positif et que j’avais gravi, entre-autre, la Croix-Fry et la Colombière. Je savais donc en partie où j’allais poser les roues sans même avoir étudié particulièrement le parcours. -> Voir la vidéo sur les cols de la Colombière, Croix-Fry et des Aravis
Arrivée sur place vers 19 h, juste le temps de récupérer nos dossards et d’avoir un aperçu du gigantesque village exposants qui commençait à se fermer progressivement. On a ensuite trouvé un endroit pour manger et prendre des forces en vue de l’épreuve du lendemain. Comme tout çà s’est décidé au dernier moment, nous n’avions pas d’hébergement, seulement une tente et un matelas gonflable … Heureusement, je connaissais quelqu’un qui habitait à moins de 2 km du départ. Nous avons donc planté la tente dans le jardin mais je dois vous avouer que la nuit a été plutôt courte et que le réveil difficile en ayant dormi à peine 5 h !
Départ
Avec mon dossard 1841, j’avais accès au sas n°1 (le deuxième en réalité car les numéros de sas commencent à 0). L’entrée dans les sas se faisait donc à partir de 5 h 30. Après m’être levé vers 4 h 45, je déjeune rapidement, me prépare et entre dans le sas à 5 h 45. Vient ensuite un long moment d’attente jusqu’au départ, donné à 6 h 37. L’ambiance reste cependant bonne enfant et même si on sent une sorte de pression s’installer au fur et à mesure des minutes qui nous rapprochent du départ, la plupart des cyclistes sont là avant tout pour se faire plaisir.
Départ donné pour mon sas, le premier groupe est déjà loin … Les 20 premiers kilomètres s’avalent pourtant à une bonne vitesse : 43 km/h de moyenne sur les 23,5 premiers kilomètres autour du lac d’Annecy. Premières impressions : je suis étonné de la présence systématique de panneau indiquant, les ronds-points, les îlots directionnels, les virages importants … Cela contribue grandement à la sécurité et l’on se sent comme un pro sur les routes du tour !
Première difficulté
La première difficulté se profile à l’horizon, la côte de Talloire (1,6 km à 6 %) enchaînée avec le col de Bluffy (2,3 km à 6%). Rien de bien méchant mais les premiers du groupe avec lequel je suis montent très fort et je choisi de ne pas me mettre dans le rouge au vu des vraies difficultés qui arrivent.
Descente en peloton sur Thônes et on arrive alors au pied du col de la Croix-Fry (11 km à 7 %), première grosse difficulté de la journée. Jusqu’à lors, j’avais réussi à économiser des forces et pouvait entamer ce col de première catégorie sur un bon rythme. 41 min 35 d’ascension pour ce premier col en restant en mode « gestion » au vu de la longueur importante de l’épreuve (170 km). Descente sur la Clusaz, Saint-Jean de Sixt jusqu’au pied des Glières.
Le terrible Plateau des Glières
Le plateau des Glières, montée de 6,2 km à 11 % de pente moyenne ! Je redoutais ses pourcentages, je n’ai pas été déçu ! Équipé « seulement » d’un 36×28, moi qui suis habitué à tourner les jambes dans les cols autour de 90 tr/min, j’ai été obligé, à cause des forts pourcentages, de monter tout en force et en danseuse.
Après coup, je me rend compte que mon braquet était clairement insuffisant par rapport à mon style pédalage et que cela m’a obligé à me mettre dans le rouge à ce moment de la course. 32 min 33 d’ascension plus tard, j’arrive au sommet du Col des Glières et bascule sur le chemin de terre. Je redoutais également cette partie mais du gravier très fin (presque du sable) avait été posé pour améliorer le rendement et éviter les crevaisons.
En haut du plateau, premier arrêt ravito de la journée pour ma part et pause pour besoin naturel. Je repars rapidement avec des cyclistes que j’avais doublé dans les Glières mais qui, eux, ne se sont pas arrêtés au ravito. Je fais la descente devant, dans une partie où les virages s’enchaînaient et où on pouvait prendre rapidement de la vitesse. En bas, petite poursuite pour rejoindre un peloton et monter le col des Fleuries avant de basculer dans la vallée de la Roche sur Foron.
Au plus mauvais moment
Dans la vallée, je profite de ma présence dans un gros peloton pour me ravitailler et récupérer de mes efforts dans le Col des Glières. Passage dans un bourg de village, ralentisseur et je roule sur un caillou qui est éjecté sous la pression de la roue. Quelques centaines de mètres plus loin, je suis obligé de m’arrêter et de laisser filer ce gros peloton à cause d’une crevaison à la roue arrière. Je ne me démobilise pas mais le moral retombe un peu à ce moment de la course. Je sors rapidement mon nécessaire pour réparer et repart en ayant perdu exactement 6 min 30. Heureusement un autre peloton passe juste à ce moment et me permet de rejoindre le pied du col de Romme sans trop d’efforts.
Col de la Romme
Je connaissais le col de la Colombière mais par son versant direct depuis Marnaz. Le col de Romme (9 km à 9 %) m’était donc complètement inconnu. Sa difficulté aurait du, lors du départ, un peu plus m’interpeller. Sur le vélo, en ayant fait déjà plus de 130 km, ce col s’est quelque peu transformé en galère pour moi. Pas de passage pour récupérer et je paye cash mon début de course rapide. J’arrive tout de même en haut au bout de 47 min 52 et plonge dans la descente du Reposoir.
Col de la Colombière
Le temps de reprendre une dernière fois de l’eau au Reposoir que la dernière ascension du jour se profile déjà, le col de la Colombière (7,3 km à 9%) et son final terrible. Je le connaissais pour l’avoir fait 10 jours auparavant et je savais qu’il fallait en garder sous la pédale pour le final. C’est ce que j’ai fait, ce qui m’a permis de finir plutôt bien et de monter en 42 min 14.
Vient ensuite la belle descente sur Le Grand Bornand où je me suis fait plaisir pour finir cette belle épreuve en beauté ! L’arrivée est magique avec une belle ambiance sur la ligne tracée au centre du Grand Bornand. Après la course, ravitaillement et repas servi par l’organisation.
Bilan étape du Tour 2018
Mon objectif était de rentrer dans les 250 premiers de cette étape du Tour 2018. Avec un temps de 6 h 18 et 11 s, je me classe 403e (sous un nom d’emprunt puisque j’ai récupéré le dossard au dernier moment). Ce temps est selon moi à relativiser car sans les 6 min de perdues pour ma crevaison, j’aurai certainement pu intégrer le top 300 ( 6 h 12 pour le 300e). Malgré tout, ce fut une très belle expérience qui m’aura permis de découvrir cette belle épreuve ! Une organisation au top, des bénévoles aux petits soins et un beau parcours, tout était réuni pour passer une super journée sur le vélo !
N’hésite pas à me raconter dans les commentaires TON étape du tour, comment çà s’est passé, si tu as eu des passages de moins bien ou au contraire si tu as parfaitement géré ta course.
Besoin de conseils pour préparer l’étape du tour de l’année prochaine ?